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<< Page de la semaine >> En arrivant à Kersinge, nous avons été accueillis par les vanneaux. Une trentaine de ces magnifiques oiseaux s'est envolée en nous voyant approcher. Il s'agit d'une espèce très farouche mais que l'on voit approcher des villages avec le froid. Leur vol est magnifique, papillonnant. Un couple de perdrix rouges les a suivis dans la fuite.
A kersinge, on tuait le cochon chez Monique et Jean Marion. Elevé au lait, le surplus des quotas laitiers, la bête était superbe : 140 kg... que du muscle... juste entrelardé... un peu comme moi. Oh bien sûr, quand on dit tuer le cochon à la ferme, on devrait plutôt dire le découper car, avec les normes sanitaires, il est désormais obligatoire de passer par l'abattoir. Le maître de cérémonie était là tel un druide dans sa toge blanche. Vous l'aurez tous reconnu, c'est Rémi Le Gouarin, l'as du couteau, qui officie aidé de son épouse. La tâche est bien rôdée et la découpe est aussi méthodique qu'efficace. Un vrai chirurgien ! La pauvre victime expiatoire fut décrochée de son croc, descendue du camion réfrigéré et la cérémonie put démarrer dans la remise. Je suis toujours impressionné par la camionnette de Rémi : «Tuerie-Découpe que c'est marqué dessus». On dirait un véhicule de la milice aux pires heures de l'histoire ; çà à un petit côté massacre à la tronçonneuse. Autrefois on parlait de la tuaison du cochon. Cela faisait mois barbare mais, pour la pauvre bête, le résultat était le même. Rôtis dans l'échine, rouelles, filets mignons, lard tranché pour les grillades ou en tronçons pour le charnier...tout fut débité en à peine une demi-heure.Nous sommes repartis le coffre plein de victuailles. On aurait mangé le pâté tout cru tellement il sentait bon. Madame Le Gouarin connaît la recette : pas un gramme de sel, pas un grain de poivre en trop. Un seul détail que la maison ne fournit pas, c'est la feuille de laurier que l'on glisse avec délicatesse sous la crépine. Dernière recommandation avant le départ : «Surtout laissez rassir les saucisses deux ou trois jours avant le congélateur. Elles seront meilleures et le boyau ne craquera pas à la cuisson. « Le résultat pour le pâté fut à la hauteur de nos espérances. Cà sentait bon dans toute la maison. Ah le petit vin blanc et le bon pain de seigle de chez Arnaud Allain, le boulanger de Pluneret ! c'est même péché que d'y rajouter des cornichons. Monique Le Gloahec, la voisine de Kerléau, a emporté la tête et le museau. Après les avoir mis à dégorger pendant 48 heures, elle va nous préparer le fameux pâté de tête dont elle a le secret et je ne sais si elle nous donnera un jour la recette. On peut même le déguster avec une bonne vinaigrette bien persillée. Il ne sera que meilleur. En rentrant du fest-noz samedi prochain ou plutôt dimanche à l'aube, je me verrais bien attablé comme à l'accoutumée devant un bon bout de pâté. Ces soirées là, çà creuse, vous savez. Rien de tel qu'un bon casse-croûte et qu'un dernier petit verre avant une bonne ronflée. La soirée s'annonce très chaude : les petits jeunes de Spontus se sont acoquinés avec les anciens des Kannerion Pleuigner et, de cette union, est né un superbe C.D. de derrière les fagots. Le plancher tout juste ciré de la salle «Marie-Josèphe Le Borgne» va t'il résister aux milliers de petites pattes attendues pour l'événement ?
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