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Refrain lugubre d'une chanson triste. Les Mois Noirs ! du groupe E. V. Les Mizieu du. Je me demande d'ailleurs si cette année, ils ne seront pas plus noirs qu'à l'accoutumée. «Prestige» vient de sombrer, là-bas au large de la Galice, d'un autre Finistère. C'est drôle comme ces poubelles ont de jolis noms ! 3615 Erika, l'empire d'essence. Notre peste brune à nous, notre saloperie noire et gluante est de retour. Je me demande d'ailleurs si le Père-Noël ne va pas nous refaire le coup cette année. Que diriez-vous d'une belle nappe bien huilée le soir du réveillon, entre noir caviar, noir truffe ou carte noire ? Après tout Noël est une fête de tradition. Mais ce noir-là ne s'appellera pas désir ! Décembre 1999, deux jours après le désastre, au comptoir d'un des bistrots du quai à Etel, il y avait au moins deux qui trouvaient ridicule «tout ce cinéma qu'on faisait pour des oiseaux.» Il y en avait, paraît-il, «de trop». A défaut de leur engluer le bec, je le leur avais au moins cloué : «des cons aussi, il y en a plein. Y'aura jamais assez de goudron !!!». Je m'étais fait deux nouveaux copains dans le coin. Je crois que c'était, en fait, le porte-parole de Monsieur Le Préfet Maritime qui m'avait énervé, vous savez, celui qui obtient une promotion et une mutation après chaque nouvelle marée noire. Et c'étaient deux crétins du coin qui avaient tout pris à sa place. Le plus sérieusement du monde, le galonné en joli pull bleu «pétrole» foncé, avait annoncé aux informations régionales que la Marine Nationale avait largué auprès du lieu du naufrage, une bouée «effaroucheuse d'oiseaux». Comme on a pu le constater, le prototype a été efficace. Le porte-parole serait resté sans voix. Une vieille légende bretonne racontera dans les prochains siècles que le pauvre homme aura fini sa carrière au phare des Birvideaux, pourvu d'une paire de jumelles afin de surveiller l'arrivée de nouvelles nappes et d'une corne à brume pour faire peur aux petits zoziaux ! A quand une effaroucheuse à couillons dans nos ministères et dans nos administrations ? L'Europe devrait prendre cette fois des mesures énergiques comme après chaque naufrage. Tous les plus ou moins responsables de dysfonctionnements polmaro-pétroléo-administratifs seront désormais condamnés à être bénévoles : le pire des châtiments en pareille circonstance. Il paraît qu'en plus, sur la côte de la Mort, il ne serve même pas une portion de paëlla aux volontaires. C'est la TOTAL ! Et pourtant, le travail des bénévoles est, par essence même, fastidieux. «C'est la belle nuit de Noël, En tout cas, dépêchez-vous les gars, il faudra sauver la saison et vous z'inquiétez pas, y'en a qui vont bien s'en tirer. Et ça fera de nouvelles chansons pour les chanteurs galiciens. Ils feront comme les bretons : ça fera écolo, engagé et militant. De plus, quand on est au studio, on n'a pas l'temps d'être au râteau. Comme pour l'Amoco, il paraît qu'on prend le nom des volontaires et qu'on leur demande de se taire. Cela servira pour les statistiques en cancérologie dans quelques années. Après tout, si ça fait avancer la recherche. « On ne sait pas comment, on ne connaît pas l'moment
, C'est toujours la même chanson... |
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