POLYCULTURE |
"LA MAISON DU BOUT DU MONDE"
Message
n°5
Reçu le 10 avril 2002 de Chantal
<< Retour à la présentation générale - Message n°1 - n°2 - n°3 - n°4 - n°6 - n°7 - Forum >>
Il est 7 heures du matin. Slava, Baïr, Aldar, Sacha et Cathy se retrouvent pour la dernière fois dans le petit bureau de Slava. Ils aspergent de la vodka partout sur les murs pour demander aux esprits de les ramener tous là, heureux.
La cérémonie, les adieux à leurs femmes prennent du temps. Le départ est long mais il est impossible de partir sans avoir fait tous ces rituels.
Après deux jours d’adieux aux familles inquiètes de ce voyage, de promesses de cadeaux faîtes aux enfants, beaucoup de vodkas bues et aussi versées à leurs dieux, ils sont prêts à quitter Ulan Ude. La vision du temps ici en Sibérie et là-bas en Occident est tellement différente
Nous sommes prêts à affronter les 10.000km qui nous séparent de la France.
Le petit groupe s’élance alors dans la traversée de L’Europe.
Ils découvrent un univers de routes, de camionneurs et son lot de pannes et de rencontres qui viennent parsemer leur itinéraire : Les barrages de police et leurs interminables vérifications, la traversée des anciennes cités minières prospères aujourd’hui déchues ; les pannes de la « gazelle », l’approvisionnement en eau au puits des villages où les isbas n’ont toujours pas l’eau courante …
Kilomètre 0
Nous longeons tout d’abord les rives du lac Baïkal qui défilent derrière les bouleaux, pour nous rendre jusqu’à Irkoutsk. Le lac est pris dans la glace et il nous est possible de rouler dessus. çà raccourcira un peu le trajet.
Nous en avons profité pour faire une halte dans un village de pêcheurs.
Le lac «Baïkal» signifie « la mer de richesses. L’omoul, ce poisson du lac est en effet devenu la ressource salvatrice de toute une population délaissée par le système soviétique en faillite.
Vues du lac Baïkal
Alors que certains villages menaçaient de mourir, des hommes et des femmes sont venus de nouveau s’installer sur les bords du lac pour y vivre du fruit de leur pêche.
On s’est arrêté à Babouchkine pour acheter l’omoul fumé et salé que vendent les villageois sur les marchés et au bord des routes. Ils sont là à côté de petits feux de bois debout et bougeant les pieds sur le sol pour lutter contre le froid. Il fait – 30°...
Parfois, ils fument en même temps le poisson. En tout cas, ils n’ont pas besoin de congélateurs...
Cathy fait provision pour la route. C’est le début de l’apprentissage de la vie à quatre par camionnette.
Premier casse–croûte, première surprise :les provisions qu’il fallait manger rapidement ont été placées sous le siège du conducteur où règne une chaleur torride (Sacha y a aménagé une sortie pour le chauffage... résultat de la course, la viande a tourné, les paquets de thé sont imbibés et les bonbons sont fondus. C’est, malgré tout, le fou-rire général. «Bravo pour l’organisation».
Nous rejoignons Irkoutsk après 460 km depuis le départ d’Ulan Ude.
A la prochaine les enfants. j’espère que le voyage vous plaît. De toute façon, vous avez plus chaud que nous.
Vous pourriez demander à votre maîtresse ou à votre maître de vous installer dans la chambre froide d’un marchand de surgelés pour vous raconter notre voyage... Ce serait plus proche de la réalité.
Je vous embrasse
Chantal.
<< Retour à la présentation générale - Retour en haut de la page - Message n°1 - n°2 - n°3 - n°4 - n°6 - n°7 - Forum >>