POLYCULTURE |
"LA
MAISON DU BOUT DU MONDE"
Chronique d'un voyage en Sibérie
Cathy, l'héroïne > "Il te faut une maison" > Retour aux sources – Message n°1 - n°2 - n°3 - n°4 - n°5 - n°6 - n°7 - Forum
Il y a des moments rares dans la vie où l’amitié devient plus forte que tout, transcende les frontières. Il est des instants magiques où, à l’occasion d’une discussion du bout du monde, une promesse jetée sous forme de boutade, débouche sur une histoire extraordinaire.
« La maison du bout du monde » est l’histoire de cette promesse insolite et généreuse, celle de Slava, nomade des steppes de Sibérie, d’offrir à son amie Cathy une yourte et de parcourir ensemble les quelques 12.000 kilomètres chaotiques qui séparent la Sibérie de la France, pour venir y installer la petite maison de feutre ronde.
Cette épopée rocambolesque, ponctuée de pannes, de rencontres, de confidences, à bord d’un vieux camion russe brinquebalant, est l’occasion unique pour Cathy, la guide de randonnée française, de prolonger une formidable histoire d’amitié. Elle est aussi pour elle, après des années d’errance, l’occasion d’avoir enfin, un endroit où se poser.
L’association RAM’DAM, en collaboration avec Chantal Hébert et Bruno Victor-Pujebet, vous propose de voyager via Internet, sur les pas de ces nomades bouriates. Chantal et Bruno réalisent un film documentaire de 52 minutes pour France 2. Au gré des étapes, ils nous communiqueront les péripéties de ce fantastique voyage. Nous relaierons, auprès des écoles de la région, la diffusion des messages qui ponctueront ce voyage d’un bout du monde à l’autre. Pendant toute la durée du troisième trimestre, nous agrémenterons ce périple de toute une série d’informations sur les contrées et les peuplades concernées.
Ce voyage s’intègre dans le projet «Polyculture» développé par notre association via le Net. A la rentrée de septembre, nous partirons chez les Indiens Navajo du nouveau-mexique.
«Il te faut une maison, tous les nomades en ont une» Mon ami mongol Slava, mon compagnon de voyage, mon complice des steppes de Sibérie ne peut s’empêcher de me confier son sentiment quant à ma situation de marcheuse et cavalière au long cours. Avec sa logique bouriate (les Bouriates sont des nomades des steppes qui vivent aux confins de la Sibérie et de la Mongolie), il ne peut comprendre que je sois depuis si longtemps sur les routes sans un nid où me poser, une maison où me retrouver par moments. |
Je lui réponds par une boutade : «C’est une yourte qu’il me faudrait !» En fait, je suis à moitié sérieuse. J’aime tellement ces maisons en feutre, lieu circulaire où vivent les familles nomades mongoles. J’aime la paix que l’on y ressent.
Slava me répond sans hésitation : «Si tu veux une yourte, on va t’en apporter une dans ton pays (près de Gap, dans les Alpes) et te l’installer, ce n’est pas difficile.»
Je souris en imaginant ce voyage un peu fou. Apporter une maison de rondins et de feutre jusqu’en France ! Il y a un peu plus de 10.000 kms à parcourir de Ulan Ude, la capitale de la Bouriatie à Paris.
Un retour aux sources... Une maison, j’en avais eu une. J’avais dû la vendre. Sans toit, mes enfants déjà grands, je m’étais retrouvée à cinquante ans, plus libre encore qu’à vingt ans. J’ai décidé alors de partir à la recherche de mes origines russes. La légende familiale m’attribuait une aïeule mongole de très grande beauté, volée comme butin de guerre. C’était à cheval que mes grands-parents avaient quitté la Révolution qui avait envoyé le reste de ma parenté dans les mines de sel de Sibérie. |
Quelque chose de très fort me poussait vers cette terre lointaine et inconnue. Il était temps pour moi de faire le voyage en sens inverse, de retrouver la source … comme si j’entamais de nouveau ma vie à l’envers.
De rencontres en hasard, je devins donc guide-accompagnatrice. Je travaille tous les étés avec Slava et son équipes de bouriates. Cela fait maintenant 5 ans qu’ensemble nous explorons, nous cherchons des itinéraires de voyages proposant la découverte de la Sibérie.
Nous avons partagé de longues marches, des bivouacs, des veillées, des rencontres exceptionnelles. Cinq années qui ont contribué à forger une amitié très forte entre nous. Cinq années durant lesquelles je me suis acclimatée au style de vie mongol et que je suis finalement devenue «une nomade», passant la plupart de mon temps sur les routes, traversant l’Europe d’Est en Ouest et vice-versa.
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